L’aeonium fascine par ses rosettes graphiques et son allure sculpturale qui apporte une touche d’exotisme à nos jardins et intérieurs. Cette plante succulente originaire des îles Canaries et d’Afrique du Nord séduit autant les débutants que les collectionneurs avertis. Avec plus de 35 espèces différentes, l’aeonium arboreum, l’aeonium tabuliforme ou encore l’aeonium schwarzkopf offrent une palette de formes et de couleurs extraordinaires, du vert tendre au pourpre presque noir.
Facile à cultiver et remarquablement résistante à la sécheresse, cette succulente mérite une place de choix dans votre collection. Que vous souhaitiez planter un aeonium en pot sur votre balcon, créer une rocaille méditerranéenne ou composer un jardin sec, cette plante s’adapte à de nombreuses situations. Dans ce guide complet, vous découvrirez comment cultiver l’aeonium avec succès, les meilleures techniques d’entretien, les gestes de multiplication à maîtriser, et tous les secrets pour éviter les erreurs courantes. Préparez-vous à transformer votre espace vert avec cette merveille botanique qui demande peu et offre beaucoup.
Sommaire
Qu’est-ce qu’un aeonium ? Tout savoir sur cette succulente unique
Caractéristiques botaniques de l’aeonium
L’aeonium appartient à la famille des Crassulacées et se distingue par son port architectural unique. Cette plante grasse forme des rosettes de feuilles charnues disposées en spirale au sommet de tiges ligneuses. Contrairement à la plupart des succulentes, l’aeonium présente un cycle de croissance inversé : il pousse activement en hiver et entre en dormance estivale, période pendant laquelle il perd parfois une partie de ses feuilles inférieures.
Les feuilles de l’aeonium sont lisses, brillantes et peuvent mesurer de quelques centimètres à plus de 30 cm de diamètre selon les variétés. Leur coloration varie du vert pomme à l’acajou foncé, certaines espèces comme l’aeonium kiwi arborant même des panachures crème, rose et vert. La floraison intervient généralement après plusieurs années, produisant une inflorescence pyramidale de petites fleurs jaunes ou blanches. Particularité notable : la rosette qui fleurit meurt après la formation des graines, mais la plante produit généralement de nombreux rejets.
Les variétés d’aeonium les plus populaires
L’aeonium arboreum représente l’espèce la plus couramment cultivée avec ses grandes rosettes vert tendre perchées sur des tiges ramifiées pouvant atteindre 1 mètre de hauteur. Sa variété ‘Atropurpureum’, également connue sous le nom d’aeonium schwarzkopf ou aeonium black rose, fascine par ses feuilles presque noires qui virent au pourpre intense au soleil.
L’aeonium tabuliforme présente une silhouette complètement différente avec sa rosette aplatie de 30 à 50 cm de diamètre, composée de centaines de petites feuilles disposées comme les tuiles d’un toit. L’aeonium haworthii (aeonium de Haworth) se reconnaît à ses feuilles bleutées bordées de rouge, tandis que l’aeonium undulatum enchante par ses feuilles ondulées vert jade. L’aeonium canariense forme d’imposantes rosettes de 50 cm pouvant peser plusieurs kilos.
Pour les amateurs de couleurs vives, l’aeonium kiwi offre un dégradé de vert, jaune et rose spectaculaire, tandis que l’aeonium sunburst déploie des rayures jaune citron sur fond vert. Ces variétés s’adaptent toutes à la culture en pot et peuvent être combinées pour créer des compositions graphiques saisissantes.
Plantation de l’aeonium : les étapes pour un démarrage réussi
Choisir le bon emplacement et le substrat idéal
L’emplacement détermine en grande partie la réussite de votre aeonium. Cette plante apprécie la lumière vive mais supporte mal le soleil brûlant de midi en plein été. Un emplacement à mi-ombre ou avec un ensoleillement direct le matin et tamisé l’après-midi convient parfaitement. En intérieur, placez votre aeonium près d’une fenêtre orientée sud ou ouest. Les variétés aux feuilles sombres comme le schwarzkopf développent leurs couleurs les plus intenses avec un bon ensoleillement, tandis que les variétés panachées préfèrent une lumière moins directe pour éviter les brûlures.
Le substrat doit impérativement être drainant car l’aeonium craint l’excès d’eau. Préparez un terreau pour plantes grasses en mélangeant 50% de terre de jardin, 30% de sable grossier ou de pouzzolane, et 20% de terreau de rempotage. Vous pouvez également utiliser un terreau spécial cactus du commerce. L’ajout de perlite améliore encore le drainage. Le pH idéal se situe entre 6 et 7, légèrement acide à neutre.
Technique de plantation en pot et en pleine terre
Pour une plantation en pot, choisissez un contenant percé au fond, légèrement plus grand que la motte. Disposez une couche de 3-4 cm de billes d’argile ou de graviers au fond pour assurer un excellent drainage. Remplissez le pot à moitié avec votre substrat, placez l’aeonium en vérifiant que le collet arrive à 2 cm sous le rebord, puis complétez en tassant légèrement. Arrosez modérément après la plantation.
En pleine terre, l’aeonium ne survit que dans les régions au climat doux où le gel est rare (zone USDA 9 et plus). Creusez un trou deux fois plus large que la motte, ameublissez le fond et mélangez votre terre de jardin avec du sable pour l’alléger. Installez votre plante, comblez, tassez et arrosez généreusement. Un paillage minéral (graviers, pouzzolane) limite les adventices et conserve la fraîcheur du sol en hiver tout en évitant l’humidité stagnante contre le tronc.
Période de plantation optimale
La meilleure période pour planter un aeonium se situe au début de l’automne (septembre-octobre) ou au début du printemps (mars-avril). Ces moments correspondent au démarrage de la croissance active de la plante et lui permettent de s’installer avant les périodes difficiles. Évitez la plantation en plein été pendant la dormance, la plante reprenant difficilement à cette saison. Un aeonium installé en automne bénéficie de l’hiver doux pour développer son système racinaire et affronter sereinement son premier été.
Entretien de l’aeonium : les gestes essentiels pour une plante en pleine santé
Arrosage : trouver le juste équilibre
L’arrosage de l’aeonium suit un rythme contre-intuitif par rapport aux autres plantes. En hiver et au printemps, pendant la phase de croissance active, arrosez régulièrement dès que le substrat est sec en surface. Comptez un arrosage par semaine en moyenne, en adaptant selon la température et l’humidité ambiante. La terre doit sécher entre deux apports mais jamais se dessécher complètement.
En été, réduisez drastiquement les arrosages : un apport toutes les 2-3 semaines suffit largement car la plante entre en dormance. Les feuilles de la base peuvent jaunir et tomber, c’est normal. Surveillez simplement que les rosettes ne se referment pas complètement, signe d’un stress hydrique trop important.
Conseil d’expert : Arrosez toujours au pied, jamais sur les rosettes qui retiennent l’eau et peuvent pourrir. Utilisez de l’eau à température ambiante, de préférence de pluie ou peu calcaire. En pot, assurez-vous que l’eau s’écoule bien par les trous de drainage et videz systématiquement la soucoupe après arrosage.
Fertilisation et rempotage
L’aeonium n’est pas gourmand en engrais. Pendant la période de croissance (octobre à mai), apportez un engrais liquide pour plantes grasses dilué de moitié une fois par mois. Privilégiez une formulation pauvre en azote (type 5-10-10) qui favorise la coloration des feuilles et la résistance aux maladies. Stoppez tout apport en été.
Le rempotage s’effectue tous les 2-3 ans au printemps, lorsque les racines sortent par les trous de drainage ou que le pot devient trop petit. Choisissez un contenant d’un seul calibre supérieur. Profitez du rempotage pour vérifier l’état des racines, supprimer celles qui sont abîmées et renouveler entièrement le substrat. Patientez une semaine avant le premier arrosage pour permettre aux éventuelles blessures des racines de cicatriser.
Protection hivernale et gestion du froid
Bien que l’aeonium tolère de brèves gelées jusqu’à -2°C, il faut impérativement le protéger du gel prolongé. En pot, rentrez vos plants dans une véranda non chauffée, une serre froide ou un garage lumineux avant les premières gelées. La température idéale en hiver se situe entre 5 et 15°C. En pleine terre, dans les zones limites, protégez la plante avec un voile d’hivernage lors des épisodes de froid annoncés.
Attention : L’aeonium craint davantage l’humidité hivernale que le froid sec. Sous climat océanique, une protection contre la pluie (auvent, châssis) combinée à un excellent drainage du sol s’avère plus efficace qu’une simple protection thermique.
Taille et nettoyage
L’aeonium nécessite peu de taille. Contentez-vous de retirer les feuilles mortes au fur et à mesure pour maintenir un aspect soigné et éviter le développement de maladies. Utilisez des ciseaux propres et désinfectés.
Si votre plante devient dégingandée ou perd des feuilles à la base des rosettes, vous pouvez tailler les tiges pour favoriser la ramification. Coupez 5 cm sous une rosette, la tige produira de nouveaux rejets latéraux. Ces têtes coupées peuvent être bouturées pour multiplier votre collection.
Multiplication de l’aeonium : bouturage et semis
Le bouturage : la méthode la plus simple et rapide
Le bouturage représente la technique de multiplication la plus efficace pour l’aeonium. Procédez au printemps ou en début d’automne pour optimiser la reprise. Prélevez une rosette avec 5-8 cm de tige à l’aide d’un couteau propre et tranchant. Laissez sécher la bouture 3 à 5 jours à l’ombre dans un endroit sec pour permettre la cicatrisation de la plaie. Ce séchage préalable évite le pourrissement.
Plantez ensuite la bouture dans un substrat très drainant (mélange sable/terreau à parts égales) en enfonçant la tige sur 2-3 cm. Placez le pot à la lumière vive sans soleil direct et maintenez le substrat à peine humide. Les premières racines apparaissent au bout de 2-3 semaines. Attendez 2 mois avant de transplanter dans le substrat définitif.
Astuce d’expert : Les feuilles détachées de l’aeonium ne produisent généralement pas de nouvelles plantes, contrairement aux autres succulentes. Privilégiez toujours le bouturage de têtes ou de rejets.
La division des touffes
Les aeoniums qui produisent de nombreux rejets à la base peuvent être divisés. Dépotez la plante au printemps, séparez délicatement les différentes rosettes avec leur portion de racines. Rempotez chaque division dans un pot individuel avec du terreau frais. Cette technique permet de rajeunir une vieille touffe et d’obtenir rapidement plusieurs sujets.
Le semis : pour les patients
Le semis d’aeonium reste anecdotique en culture amateur mais reste accessible. Récoltez les graines après la floraison sur la hampe florale sèche. Semez au printemps en surface d’un substrat fin et drainant. Maintenez humide sous une atmosphère chaude (20-25°C). La germination intervient en 10-15 jours. Les plantules se développent lentement, comptez 2-3 ans avant d’obtenir une plante de belle taille.
Problèmes courants et solutions pour l’aeonium
Maladies et ravageurs
L’aeonium bénéficie d’une bonne résistance naturelle aux maladies mais quelques problèmes peuvent survenir. La pourriture du collet, causée par un excès d’humidité, reste le premier ennemi. Les rosettes noircissent et se détachent facilement. Aucun traitement n’existe, supprimez les parties atteintes et ajustez les arrosages.
Les cochenilles farineuses colonisent parfois les aisselles des feuilles. Détectez-les rapidement grâce aux amas cotonneux blanchâtres. Éliminez-les mécaniquement avec un coton-imbibé d’alcool à 70° ou traitez avec un insecticide biologique à base d’huile de colza.
Les pucerons s’attaquent aux jeunes pousses et aux hampes florales. Un jet d’eau ou un traitement au savon noir dilué en vient à bout. Les araignées rouges apparaissent en cas d’atmosphère trop sèche : brumisez le feuillage et augmentez l’hygrométrie ambiante.
Problèmes physiologiques courants
Feuilles qui tombent en été : C’est normal ! L’aeonium perd naturellement ses feuilles de la base pendant la dormance estivale. Réduisez les arrosages et patientez la reprise automnale.
Rosettes qui s’étiolent et s’allongent : Manque de lumière. Rapprochez votre plante d’une source lumineuse ou sortez-la progressivement à l’extérieur.
Feuilles molles et flétries : Soit un manque d’eau pendant la saison de croissance, soit un excès en période de dormance. Ajustez les arrosages selon la saison.
Colorations ternes : Les variétés colorées nécessitent un bon ensoleillement pour développer leurs teintes vives. Augmentez l’exposition à la lumière.
Rosette qui fleurit puis meurt : C’est le cycle naturel de la plante. La rosette principale meurt après la floraison mais produit généralement des rejets latéraux avant de mourir, assurant ainsi la pérennité de la plante.
Les erreurs à éviter avec l’aeonium
Arroser abondamment en été : C’est l’erreur n°1 ! Respectez le cycle naturel de la plante et réduisez drastiquement les apports d’eau pendant la dormance estivale.
Utiliser un terreau trop riche et compact : L’aeonium déteste avoir les racines dans un substrat détrempé. Privilégiez toujours un mélange très drainant.
Exposer brusquement au plein soleil : Acclimatez progressivement votre plante aux rayons directs du soleil pour éviter les brûlures du feuillage.
Fertiliser en été : L’engrais apporté pendant la dormance favorise le développement de maladies et affaiblit la plante.
Négliger la protection hivernale : Même si certains aeoniums tolèrent de légères gelées, une exposition prolongée au froid leur est fatale.
Arroser les rosettes : L’eau stagnante au cœur des rosettes provoque la pourriture. Arrosez toujours au pied de la plante.
Rempoter en pot trop grand : Un contenant surdimensionné retient trop d’humidité et augmente les risques de pourriture racinaire.
Associations et utilisations de l’aeonium au jardin
Créer une composition de succulentes réussie
L’aeonium s’associe merveilleusement avec d’autres plantes grasses pour créer des tableaux végétaux spectaculaires. En pot, combinez-le avec des echeverias aux rosettes compactes, des sedums tapissants, des crassulas ramifiées et des sempervivums miniatures. Jouez sur les contrastes de formes, de textures et de couleurs : le port dressé de l’aeonium arboreum s’oppose aux coussinets des sedums, tandis que le schwarzkopf sombre fait ressortir les teintes claires des echeverias.
Respectez les besoins similaires en arrosage et en substrat de vos associations. Ajoutez quelques graviers ou galets décoratifs pour un rendu minéral et soigné. Un pot en terre cuite favorise l’évaporation et convient parfaitement à ces plantes qui craignent l’excès d’eau.
L’aeonium en rocaille et jardin sec
Dans les régions au climat doux, l’aeonium structure les rocailles méditerranéennes. Plantez-le en compagnie de lavandes, de santolines, de thyms et d’agapanthes pour un jardin sobre et résistant à la sécheresse. Les grands aeoniums canarienses forment de superbes points focaux, tandis que les variétés plus petites tapissent les murets de pierre.
L’aeonium apprécie les terrains pentus où l’eau ne stagne jamais. Associez-le à des graminées ornementales comme les stipas ou les fétuques bleues pour créer du mouvement. Les euphorbes arbustives complètent harmonieusement ces scènes minérales.
Culture en pot et décoration d’intérieur
En intérieur, l’aeonium apporte une touche graphique incomparable. Installez un grand sujet dans un pot design près d’une baie vitrée pour créer un point d’attraction végétal. Les aeoniums se prêtent également à la confection de compositions suspendues originales.
Sur un balcon ou une terrasse, groupez plusieurs pots d’aeoniums de tailles et de variétés différentes pour un effet collection. Surélevez certains contenants sur des tabourets ou des étagères pour créer de la profondeur. N’oubliez pas de les rentrer avant les gelées !
Tableau comparatif des principales variétés d’aeonium
| Variété | Taille adulte | Couleur | Particularité | Difficulté |
|---|---|---|---|---|
| Aeonium arboreum | 60-100 cm | Vert tendre | Port arborescent, très ramifié | Facile |
| Aeonium schwarzkopf | 60-90 cm | Pourpre-noir | Feuillage spectaculaire au soleil | Facile |
| Aeonium tabuliforme | 30-50 cm | Vert clair | Rosette plate géante | Moyenne |
| Aeonium kiwi | 30-40 cm | Vert, jaune, rose | Panachure tricolore éclatante | Facile |
| Aeonium canariense | 40-60 cm | Vert vif | Rosette géante, très graphique | Facile |
| Aeonium haworthii | 40-50 cm | Bleu-vert à rouge | Compact, bordure rouge | Facile |
| Aeonium undulatum | 50-80 cm | Vert jade | Feuilles ondulées caractéristiques | Moyenne |
| Aeonium sunburst | 30-40 cm | Vert et jaune | Rayures jaunes lumineuses | Facile |
Témoignage d’un jardinier passionné
Jean-Marc, collectionneur d’aeoniums depuis 15 ans à Marseille :
“J’ai commencé ma collection avec un simple aeonium arboreum acheté sur un marché. Aujourd’hui, j’en cultive plus de 25 variétés différentes ! Mon coup de cœur reste le schwarzkopf dont les rosettes noires contrastent magnifiquement avec mes echeverias bleutés. Mon secret ? J’ai appris à mes dépens qu’il fallait presque oublier ces plantes en été. Après avoir perdu plusieurs sujets par excès de zèle, je me contente maintenant d’un arrosage toutes les trois semaines de juin à août. En revanche, dès les premières fraîcheurs d’octobre, je reprends un rythme hebdomadaire et c’est là que la magie opère : les rosettes se développent à vue d’œil ! Je les cultive tous en pots pour pouvoir les rentrer facilement dans ma serre froide où ils passent l’hiver à 8-10°C. Cette période de repos au frais mais lumineuse les maintient compacts et favorise une croissance vigoureuse. Pour la multiplication, je bouture systématiquement mes têtes après la taille de printemps et j’obtiens un taux de réussite de 95%. L’aeonium est vraiment la plante idéale pour qui veut du spectaculaire avec un minimum d’entretien !”
FAQ : vos questions sur l’aeonium
Comment savoir si mon aeonium manque d’eau ?
Les signes de déshydratation de l’aeonium varient selon la saison. Hors période de dormance estivale, si les feuilles deviennent molles, se ratatinent et que la rosette commence à se fermer sur elle-même, c’est que votre plante manque d’eau. Les feuilles de la base peuvent jaunir et tomber prématurément. Attention toutefois à ne pas confondre avec la dormance naturelle en été où une perte de feuilles modérée est normale. Pour vérifier, enfoncez votre doigt dans le substrat : s’il est sec sur 3-4 cm de profondeur pendant la saison de croissance (automne-hiver-printemps), il est temps d’arroser. En été, attendez que le substrat soit sec presque jusqu’au fond du pot avant d’apporter un peu d’eau.
Pourquoi les feuilles de mon aeonium schwarzkopf restent-elles vertes ?
L’aeonium schwarzkopf développe sa couleur pourpre-noir caractéristique uniquement avec un ensoleillement suffisant. Si votre plante reste verte ou brune, elle ne reçoit pas assez de lumière directe. Placez-la progressivement dans un endroit plus ensoleillé, idéalement avec 4-6 heures de soleil direct par jour. La transformation s’opère généralement en quelques semaines. Les températures fraîches de la saison de croissance (automne-hiver) intensifient également les colorations. Évitez cependant une exposition trop brutale au soleil brûlant qui causerait des taches sur les feuilles. Un acclimatement progressif sur 2-3 semaines garantit les meilleures colorations sans stress pour la plante.
Peut-on cultiver l’aeonium en pleine terre toute l’année en France ?
La culture en pleine terre de l’aeonium n’est possible que dans les zones les plus douces de France : littoral atlantique de la Bretagne sud à la Vendée, Côte d’Azur, littoral méditerranéen et Corse. Ces régions correspondent aux zones USDA 9b minimum où les températures descendent rarement sous -2°C. Même dans ces zones, installez votre aeonium dans un endroit abrité (pied de mur exposé sud, talus bien drainé) et protégez-le avec un voile d’hivernage lors des rares épisodes de gel. Dans le reste de la France, cultivez impérativement l’aeonium en pot pour pouvoir le rentrer en hiver dans un local hors gel (véranda, serre froide, garage lumineux). Cette contrainte est largement compensée par la facilité de culture de cette superbe succulente le reste de l’année !
Comment faire fleurir mon aeonium ?
La floraison de l’aeonium intervient généralement après 3-5 ans de culture, parfois plus selon l’espèce et les conditions de croissance. Pour encourager la floraison, offrez à votre plante des conditions optimales : bon ensoleillement, respect du cycle saisonnier avec dormance estivale et croissance hivernale, arrosages réguliers pendant la phase active, et fertilisation modérée. Un hiver relativement frais (5-10°C) favorise également l’induction florale. Soyez patient : certains aeoniums ne fleurissent qu’une fois très âgés. Rappelez-vous que la rosette qui produit l’inflorescence meurt ensuite (monocarpie), mais la plante survit grâce aux rejets latéraux qu’elle aura produits. Si votre aeonium est encore jeune et ne présente qu’une seule rosette, vous pouvez même retirer la hampe florale naissante pour préserver la plante, bien que cela soit rarement nécessaire.
Mon aeonium perd beaucoup de feuilles en été, est-ce grave ?
Non, c’est parfaitement normal ! L’aeonium possède un cycle de croissance inversé par rapport à la plupart des plantes. En été, il entre naturellement en dormance et perd les feuilles de la base de ses rosettes pour limiter la transpiration et économiser l’eau. Les rosettes peuvent même se resserrer légèrement. Ce comportement est une adaptation à son climat d’origine (îles Canaries) où les étés sont chauds et secs. Contentez-vous de réduire drastiquement les arrosages pendant cette période (un apport toutes les 2-3 semaines maximum) et laissez la nature faire. Dès les premières fraîcheurs de septembre-octobre, votre aeonium repartira vigoureusement, produira de nouvelles feuilles et retrouvera toute sa splendeur. Une perte excessive de feuilles serait davantage inquiétante si elle survenait en hiver, signe alors d’un problème d’arrosage ou de lumière.
Quelle est la différence entre un aeonium et un echeveria ?
Bien que les deux soient des succulentes formant des rosettes, plusieurs différences permettent de les distinguer. L’aeonium développe un port arborescent avec des tiges ligneuses dressées portant les rosettes au sommet, tandis que l’echeveria reste généralement acaule (sans tige apparente) avec des rosettes posées sur le substrat. Le cycle de croissance diffère radicalement : l’aeonium pousse en hiver et se repose en été, l’inverse de l’echeveria qui végète l’hiver et croît l’été. Au toucher, les feuilles de l’aeonium sont lisses et brillantes, celles de l’echeveria souvent pruineuses (couvertes d’une poudre cireuse). Enfin, l’echeveria se multiplie facilement par boutures de feuilles, ce qui est impossible chez l’aeonium qui nécessite un bouturage de tête. Ces deux genres complémentaires peuvent néanmoins cohabiter dans une même culture de succulentes avec quelques adaptations des arrosages saisonniers.
Peut-on bouturer un aeonium dans l’eau ?
Bien que le bouturage dans l’eau fonctionne pour certaines plantes grasses, cette méthode n’est pas recommandée pour l’aeonium. Les succulentes développent mieux leurs racines dans un milieu aéré et légèrement humide plutôt que dans l’eau pure où les risques de pourriture sont élevés. Préférez la méthode classique : coupez une tête d’aeonium avec 5-8 cm de tige, laissez sécher la plaie 3-5 jours à l’air libre, puis plantez dans un substrat drainant (mélange sable/terreau). Maintenez à peine humide et attendez 2-3 semaines pour voir apparaître les premières racines. Cette technique offre un taux de réussite supérieur à 90% et évite le choc du passage de l’eau à la terre. Si vous tenez absolument à essayer le bouturage aquatique, faites-le sur une bouture dont vous avez un double et transférez en terre dès l’apparition des premières racines sans attendre qu’elles ne deviennent trop longues.
Conclusion : l’aeonium, une succulente d’exception à adopter
L’aeonium mérite amplement sa place dans toutes les collections de plantes grasses, que vous soyez débutant ou collectionneur confirmé. Sa silhouette architecturale, ses coloris spectaculaires et son cycle de vie atypique en font une succulente fascinante qui ne demande qu’à être apprivoisée. En respectant ses besoins spécifiques – notamment son rythme de croissance inversé avec une activité hivernale et une dormance estivale – vous obtiendrez des sujets vigoureux qui embelliront votre jardin ou votre intérieur pendant de nombreuses années.
La facilité de multiplication par bouturage vous permettra de partager cette merveille avec vos proches ou d’agrandir votre propre collection sans investissement financier. N’hésitez pas à expérimenter différentes variétés pour créer des compositions graphiques et colorées qui évoluent au fil des saisons. Du majestueux aeonium canariense au sombre schwarzkopf en passant par le pétillant aeonium kiwi, chaque espèce apporte sa personnalité unique.
Lancez-vous dans l’aventure de la culture des aeoniums et découvrez tout le potentiel créatif de ces plantes sculpturales. Commencez par un aeonium arboreum pour vous familiariser avec ses exigences, puis enrichissez progressivement votre collection avec des variétés plus rares. Et surtout, n’oubliez pas : en été, oubliez-les (presque) et en hiver, chouchoutez-les !













